Coupe de France
Publié le 23/11/2022
EBBE : Un exploit à valeur d’exemple
L’aventure de l’EBBE en coupe de France est terminée. Elle fut longue et belle, elle relève de l’exploit. C’est en effet la première fois qu’une équipe du département évoluant en R2 accède à ce niveau. Pour y parvenir, il lui a fallu battre à trois reprises une équipe de R1, un niveau au-dessus du sien, ce qui est dû à tout sauf du hasard. Ainsi Saint Médard, Arcachon, Lescar ont été successivement défaits. Ces performances ont été réalisées sans deux titulaires blessés : Vincent Bul, un attaquant de grand talent et Ugo Latié, un défenseur intraitable. Un authentique exploit donc.
On peut, me semble-t-il, donner trois explications à cet exploit. La première, la plus évidente et la plus importante est la valeur individuelle et collective de ce groupe. Ce groupe présente des particularités à relever. Il est composé uniquement de joueurs originaires du département du Lot-et-garonne, à l’exception de Lucas Sarraut venu du 82 qui s’est parfaitement intégré au groupe. Un nombre important de ces joueurs ont évolué en jeunes à Boé, tout donc sauf une équipe de mercenaires. Six des joueurs titulaires habituels ont été pensionnaires de la section sport-études de Miramont. Il s’agit donc d’une équipe parfaitement représentative du football départemental et de sa formation. C’est aussi une équipe jeune, voire très jeune, à l’exception d’un vétéran au comportement et à l’engagement exemplaires, Cyril Michaud, guide impérial de la défense. Une équipe composée d’individualités de qualité intégrées à un collectif solide qui les transcende. Une équipe de copains enfin, complices sur et en dehors du terrain.
La seconde explication est à rechercher dans la valeur de l’encadrement, Alexis Jourdan et son adjoint Michaël Thomas. Alexis Jourdan, ancien joueur de Boé, responsable de la première depuis 8 ans, est un technicien de haut niveau qui possède une connaissance pointue du football et de l’entraînement. Il a su faire progresser l’équipe, lui donner une plus grande stabilité défensive, un meilleur équilibre et une plus grande constance. Michaël Thomas est lui aussi un ancien joueur de Boé. Il est depuis le début l’adjoint d’Alexis, un adjoint fidèle et précieux. Il le décharge de nombreuses tâches, l’aide sur le terrain et en dehors, en relation permanente avec les joueurs. Vieux complices, ils échangent constamment sur les joueurs et l’équipe. Un duo d’une efficacité redoutable. Pas besoin de préparateur physique, pas besoin de psychologue. Alexis et Michaël assument ces différentes fonctions. On est en R2.
La troisième explication est l’équipe dirigeante. Des dirigeants historiques comme Jeannot et Bubu, d’autres plus récents, tous entièrement dévoués à leur club de cœur, bénévoles qui travaillent constamment dans l’ombre et la bonne humeur. Un bureau solide qui a maintenu en toutes circonstances sa confiance à Alexis et Michaël et a su faire preuve de patience. Quel club évoluant en régional dans notre département et même dans la ligue a gardé à la tête de son équipe fanion le même duo de responsables techniques pendant huit saisons? L’engagement total du co-président Philippe Cuny auprès de l’équipe première et de ses coachs a joué aussi un rôle déterminant.
Joueurs, entraîneurs, dirigeants se complètent, s’entendent, tirent dans le même sens pour la progression de tous. Ils partagent les mêmes valeurs : l’envie de gagner sans oublier le plaisir de jouer, la compétitivité sans oublier la convivialité, la concurrence sans oublier la solidarité, le sérieux sans sombrer dans la morosité ou la prétention. Cette équipe est d’abord l’équipe de Boé, tous les mérites reviennent au club et à ses acteurs. Mais elle représente aussi le département, d’abord parce qu’elle a été la dernière qualifiée en coupe de France, ensuite parce que les joueurs qui la composent viennent de Boé et du département et sont le fruit de la formation qui y est prodiguée, enfin parce que les valeurs que véhicule ce groupe sont les nôtres. Cet exploit sportif, on ne doit pas seulement le célébrer, il faut sans doute aussi le comprendre et s’en inspirer.
Jean François Labourdette. Président de la commission technique.