Fiertés du football lot-et-garonnais

Publié le 03/02/2023

Le foot 47 est un football modeste si on considère le niveau de ses équipes seniors : aucune n’évolue au niveau national, une seule au plus haut niveau régional en R1 le FC Marmande, trois au niveau R2 le FC Confluent, l’EBBE, le SUA. Le nombre de ses licenciés n’est certes pas négligeable, plus de 8000, mais ce chiffre est parmi les plus bas des districts de la LFNA. Et pourtant, malgré cette modestie de notre football, cinq jeunes issus du département évoluent en professionnel. Le plus connu est Aymeric Laporte, international espagnol qui joue à Manchester City. Anthony Rouault, jeune espoir de 21 ans, joue en L1 au TFC. Défenseur central, pilier indiscutable de la défense toulousaine, convoité par de nombreux clubs.Jim Alevinah, attaquant du FC Clermont et international gabonais. Frank Magri, attaquant au SC Bastia, en ligue 2. Landry Nomel joue à Valenciennes en L2. Quand on connait la difficulté d’être professionnel – moins de 800 pros pour un total plus de deux millions de licenciés -, quand on considère le niveau du football 47, ce chiffre de cinq est tout à fait exceptionnel.

 Ces cinq joueurs sont différents. Des postes différents. Des trajectoires différentes. Aymeric et Anthony ont joué tôt en pros, après une progression linéaire et régulière. Les trois autres se sont révélés plus tardivement après un parcours plus mouvementé mais ils ont su toujours garder confiance. Au-delà de ces différences, on retrouve des points communs. Tous possédaient des qualités très au-dessus de la moyenne, physiques, techniques, tactiques et surtout des traits de caractère, des aptitudes mentales de persévérance, de concentration et d’application qui sont déterminantes pour parvenir au plus haut niveau. A qualités égales, voire légèrement inférieures, c’est la personnalité, la dimension psychique qui font la différence. Tous ont su surmonter l’adversité. On rencontre nécessairement des obstacles, des moments difficiles. Les uns sont accablés par cette adversité, d’autres au contraire se dépassent, s’élèvent et grandissent dans la difficulté. Nos cinq pros lot-et-garonnais appartiennent évidemment à cette seconde catégorie. Tous ont bénéficié d’un environnement familial favorable qui les a accompagnés, encouragés, motivés, poussés et soutenus en toutes circonstances.

   Tous enfin ont été pensionnaires de la section sportive de Miramont où ils ont passé leurs années de formation. Quand on les regarde jouer, on constate leur haut niveau technique et leur intelligence de jeu, qui sont les deux axes essentiels de travail à Miramont, la philosophie et la marque de la section. En effet l’apprentissage technique, analytique et répétitif, pour parfaire le geste, quasiment l’automatiser et les formes jouées pour développer l’intelligence à deux, à trois, tant offensive que défensive, intelligence individuelle qui permet ensuite l’adaptation aux différents systèmes et philosophies de jeu ont été les axes d’entraînement privilégiés par les éducateurs de la section. Un autre critère de cette formation est l’exigence : exigence dans l’application, l’engagement, la concentration du jeune joueur. Sans ce haut degré d’exigence, il n’est pas d’excellence possible, en particulier chez les jeunes. Ce niveau d’exigence est sans doute le plus important, plus encore que le choix des exercices, le contenu de l’entraînement. Ces différents axes ont été maintenus dans la durée sans céder aux modes ou aux préconisations diverses. Pas besoin de préparation athlétique millimétrée, de préparateur physique, d’assistant vidéo, de psychologue. La qualité  de l’entraînement avec ballon suffit largement pour les jeunes.

   La réussite exceptionnelle de ces jeunes lot-et- garonnais s’explique donc par plusieurs causes. La qualité de la formation délivrée à Miramont en est une, importante sans aucun doute. En effet tous les jeunes du département devenus pros sont sans exception passés par Miramont. D’autres structures de formation au recrutement beaucoup plus large et aux moyens financiers cent fois plus importants sont loin d’avoir obtenu des résultats similaires. On ne peut donc que se réjouir et être fiers de cette réussite au plus haut niveau.

 

      Jean François Labourdette.

Président de la commission technique 47

 

Par Magali Boyer

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