S’autoévaluer : une nécessité pour l’éducateur

Publié le 10/11/2023

L’éducateur doit revenir sur sa séance, l’analyser, l’étudier le plus objectivement possible et revenir aussi sur lui-même, sur son comportement, sa pédagogie, se revoir en train d’entraîner, ce qui est sans doute plus difficile que le retour sur la séance elle-même.
   Revenir sur le contenu de la séance, c’est regarder si on a atteint les objectifs que l’on s’est fixés, si la séance a présenté une certaine cohérence. C’est regarder si les joueurs ont été actifs et en mouvement, si les exercices, situations et jeux ont été couronnés de réussite, si les joueurs ont participé avec engagement et avec plaisir.
   Revenir sur son comportement d’éducateur, c’est regarder si on s’est occupé de tous les jeunes, les meilleurs comme les plus faibles, les doués comme les laborieux, les disciplinés comme les indisciplinés, si on les a également et justement encouragés, conseillés, encadrés, corrigés. Revenir sur son propre comportement, c’est estimer si on a animé la séance, si on lui a donné vie et âme. On anime une séance par sa présence, par sa voix, par sa joie et son optimisme.
   L’éducateur pour être efficace, respecté et suivi doit d’abord connaître son sujet, connaître l’entraînement et le football. On ne respecte pas longtemps un ignorant. Il doit faire preuve d’authenticité, être lui-même, montrer qu’il aime véritablement le foot, l’entraînement et les jeunes. Il doit aussi montrer de l’empathie, cette capacité à se mettre à la place du jeune, à saisir ses émotions, ses frustrations, ses difficultés, ses silences, à essayer de le comprendre. Le jeune sent parfaitement si l’adulte s’intéresse sincèrement à lui. L’éducateur doit enfin faire preuve d’autorité. Il n’y a pas d’apprentissage possible sans autorité. L’autorité n’est pas l’autoritarisme : elle est modérée, expliquée, tournée vers le jeune pour sa progression et son éducation.
   Ces retours sur séance doivent être réguliers. Il ne s’agit pas de changer et de se changer totalement. C’est une utopie de croire que l’on peut devenir un autre. Il s’agit en s’appuyant sur sa personnalité, sur sa singularité, d’essayer peu à peu de s’améliorer, de devenir un meilleur éducateur.
                         JF Labourdette. Président de la commission technique

Par Magali Boyer

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